Doris Grivel -Céramiste

J’ai rencontré Doris. Quel délice ! En entrant dans son immense atelier, je découvre une femme dont les yeux se mettent à briller lorsqu’elle se met à parler de son monde de la céramique. Elle m’offre une tisane, confectionnée à base de plantes séchées, récoltées lors de ses balades sylvestres. Elle m’explique que façonner un objet c’est bien plus que travailler la matière première. L’argile est liée à la croûte terrestre. Il y a une relation entre le toucher et la terre qui s’installe. Quand elle se met à modeler cette matière exceptionnelle, « la terre devient une amie, une confidente, elle nous écoute et on s’écoute. Il y a un retour vers soi, on rentre dans la corporalité et on oublie tout », m’explique Doris.

Je la photographie en train de tourner et là, tout ce qu’elle m’a raconté prend un sens. Elle ne fait plus qu’un avec la matière, elle est presque en transe. Cet instant est magique, indescriptible. Je constate qu’elle ressent la terre à travers elle et qu’elle est en communion avec celle-ci. Je me sens tout à coup de trop et j’en veux à mon déclencheur de faire autant de bruit, perturbant ce magnifique instant de grâce.